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Crédits interentreprises : Un encours de 420 milliards de dirhams

Crédits interentreprises : Un encours de 420 milliards de dirhams

 

La mise en place de mesures visant à renchérir le coût du crédit fournisseur pourrait dissuader les entreprises mauvaises payeuses.

Telle est la principale conclusion de la 2ème Matinale organisée vendredi à Casablanca par le Groupe Le Matin.

Les intervenants à ce débat, tenu sous le thème "Les délais de paiement interentreprises : comment sortir de l'impasse?", ont souligné la nécessité pour tous les acteurs concernés de collaborer afin de résoudre cette problématique qui pénalise particulièrement les toutes petites, petites et moyennes entreprises (TPME), qui constituent plus de 90% du tissu économique du pays.

Citant la dernière édition de l’enquête Coface où l’on mesure le comportement de paiement chez les entreprises depuis 2015 sur les marchés domestiques à l’export, Mehdi Arifi, DG de Coface, fait observer que les retards de paiement sont aussi importants que les délais, notant qu’en 2019 ils ont atteint 91 jours.

Alors, globalement au Maroc, pour être payé, il faut compter en moyenne 185 jours tous secteur confondus, a-t-il dit.

Dans le même ordre d’idées, Amine Diouri, directeur Etudes & Communication à Inforisk, a affirmé que l’encours des crédits interentreprises s’élève à quelque 420 milliards de dirhams, soit à peu près le tiers du PIB marocain, faisant remarquer que "le crédit fournisseurs devient ainsi la première source de financement des entreprises".

Les délais de paiements au Maroc dépassent largement ceux des principaux partenaires commerciaux du Royaume, notamment l’Espagne et la France, a-t-il poursuivi, estimant que ce constat pourrait impacter l’image du pays à l’international et constituer un frein pour les investisseurs potentiels.

De son côté, Zakaria Fahim, président de la Commission TPE, PME, GE-PME et Auto-entrepreneur de la CGEM, s’est félicité de la mise en place de l’Observatoire des délais de paiement qui a permis d’avoir une cartographie, de tracer des perspectives et de disposer d’une information chiffrée.

Il a de même noté que le patronat déploie un effort pédagogique et accompagne les entreprises afin de trouver des solutions.

Fahim, également expert-comptable, a souligné que l’accompagnement et l’encouragement notamment des PME à tenir une bonne comptabilité, considérée aussi comme étant un outil de gestion, sont de nature à réduire les délais de paiement. 

Le directeur régional des impôts à Casablanca, Younes Idrissi Kaitouni, a pour sa part tenu à rappeler la volonté politique et les efforts fournis par l’Etat en vue du règlement de ce problème, assurant qu’aucune TPE ou PME n’applique les intérêts moratoires, une mesure qui pourrait dissuader les mauvais payeurs.

Pour lui, cette problématique pénalise en premier lieu les fournisseurs et aussi l’Etat, puisque parmi les 420 Mds de DH d’encours de crédit interentreprises, il y a quelque 80 Mds de DH de TVA non payés, ce qui appartient à la collectivité. 

Dans leurs recommandations, les intervenants ont souligné la pertinence de mettre en avant les entreprises qui respectent les délais de paiement et aussi d’identifier les mauvais payeurs. 

Il s’agit de promouvoir l’exemplarité parmi les entreprises, selon Hamid Belafdil, vice-président de la Fédération du commerce et services, qui propose aussi de faciliter le processus de réception des factures par l’intermédiaire d’un tiers de confiance.

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