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Dialogue social : La Confédération marocaine de TPE-PME dénonce sa mise à l’écart

Dialogue social : La Confédération marocaine de TPE-PME dénonce sa mise à l’écart

Dans un communiqué diffusé ce vendredi 29 mars, la Confédération marocaine de TPE-PME a exprimé sa «profonde» préoccupation quant à son absence dans le dialogue social, dont le nouveau round a démarré le 27 mars courant. Et de noter que ses intérêts et préoccupations ne sont pas pris en compte lors de ces discussions cruciales pour l’avenir du Royaume. 

Dans les détails, la Confédération a précisé que les décisions prises lors du dialogue social ne seront pas applicables pour les TPE-PME. «En raison de notre exclusion de ce dialogue social tenu, la Confédération considère qu'elle n'est pas tenue de mettre en œuvre les décisions qui en découlent. Il est essentiel de souligner que notre absence affaiblit la légitimité de tout accord conclu sans notre participation vu que le patronat ne représente pas tout le secteur privé au Maroc. Nous demandons au gouvernement et aux syndicats d’assumer leurs responsabilités», signale-t-elle. 

Dans le même ordre d’idées, la Confédération a relevé que les TPE-PME ne sont actuellement pas en mesure d'appliquer l’augmentation du SMIG à cause de «leur situation dramatique et du manque d'accompagnement et de soutien de la part du gouvernement». Face à cette situation, la même source estime qu’«il est crucial que nos voix soient entendues et que des solutions adaptées à nos réalités spécifiques soient prises en compte vue la crise que vivent nos TPE-PME et auto-entrepreneurs. La proposition d’augmenter le SMIG pour atteindre 5.000 DH en cette période de grave crise est impossible pour les TPE et PME». 

La Confédération marocaine de TPE-PME a également évoqué son exclusion des différents programmes, des PLF et des Conseils d'administration des organismes directement impliqués dans la gestion des TPE-PME comme la CNSS, Maroc PME, Tamwilcom, le CESE, la DGI, l’ANAPEC, l’AMDIE, Finéa ou encore les Commissions nationales et régionales d’investissement. «Cette exclusion affecte considérablement notre capacité à influencer les politiques qui nous concernent directement», dénonce la même source.

Par ailleurs, la Confédération a mis la lumière sur «la gravité» de la situation actuelle des TPE-PME et des auto-entrepreneurs au Maroc. «Le nombre croissant de faillites dans notre secteur dépasse largement les chiffres officiels publiés récemment. Les 14.000 annoncés récemment recensent uniquement les faillites d’entreprises personnes morales, 99% sont des TPE. Et si on ajoute les faillites des entreprises personnes physiques, le nombre dépasse de loin les 33.000. Sans oublier le secteur informel qui a dépassé la ligne rouge avec 77,3% des postes d’emploi créés au Maroc d’après la Banque mondiale». Ainsi, la Confédération estime qu’il est urgent de prendre des mesures concrètes pour soutenir les entreprises et afin de préserver l'emploi qu'elles génèrent.

Aussi, la Confédération a sollicité le ministère des Finances, le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM) et Tamwilcom pour la relance du programme Intelaka, «tout en veillant à ne pas négliger le Fonds Mohammed VI pour l’investissement», précise-t-elle. Et de souligner que ce dernier devrait prioritairement accompagner les TPE-PME en difficulté «qui sont exclues des possibilités de financement». 

La Confédération a en outre réclamé la publication des décrets d'application concernant le quota des 20% des commandes publiques destinées aux TPE-PME, conformément à la loi publiée en 2013. «Cette mesure est essentielle pour favoriser l'inclusion économique des petites entreprises et pour stimuler leur croissance et leur développement. Nos TPE-PME perdent chaque année presque 60 milliards de DH d’investissements sur un total de plus de 300 Mds de DH dont le patronat avec ses grandes et moyennes entreprises sont les seules bénéficiaires».

Par ailleurs, la Confédération a annoncé la création prochaine de l'Observatoire marocain des TPE, dont l’objectif sera de collecter les données, d'analyser les tendances et d'évaluer l'impact des politiques économiques sur les TPE au Maroc. «Cette initiative fait suite à l'une des recommandations de la stratégie TPE lancée en mai 2013, qui prévoyait la création d'un observatoire dédié aux TPE. Malheureusement, un Observatoire des TPME a été créé et ce dernier a exclu notre Confédération malgré nos multiples tentatives pour y adhérer», déclare-t-elle.

Et d’ajouter que cet observatoire permettra également de mettre en évidence les défis spécifiques auxquels font face les TPE et de formuler des recommandations pour soutenir leur développement et leur croissance. «Nous sommes convaincus que la création de cet observatoire spécifiquement dédié aux TPE permettra de combler le vide existant et de garantir que nos voix et nos besoins soient pris en compte dans l'élaboration des politiques économiques et des décisions qui nous concernent directement. La Confédération marocaine de TPE-PME invite tous les acteurs et partenaires intéressés par les TPE à rejoindre cet observatoire et à contribuer activement à sa mission», conclut le communiqué.

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